Le sténopé en détails

La construction d'un sténopé est extrêmement simple. Il suffit d’une boîte suffisamment bien fermée pour être étanche à la lumière. Son intérieur doit être recouvert d’une substance noire et mate pour éviter toute réflexion optique des rayons lumineux. L’une des faces est percée d’un petit trou, à l’aide d’une aiguille à coudre par exemple. C'est ce petit trou qui est à proprement parler le sténopé, il peut être percé dans un matériau différent de la chambre noire et être monté sur celle-ci comme un objectif photographique classique.

Tous les rayons lumineux émis par un objet convergent vers le trou et forme une image inversée sur l'arrière de l'appareil. Il suffit de mettre une surface sensible sur cette surface pour stocker cette image et en faire une photographie.

Le sténopé n'est pas un système idéal pour prendre des photos à cause du nombre de variations possibles.
Il existe plusieurs inconvénients. En effet :
- il faut pour obtenir une image correcte des objets, que l’ouverture, au travers de laquelle passe la lumière, soit suffisamment petite, il faut donc un temps de pose assez long très pour enregistrer une image sur la couche sensible.
- le cadrage est très approximatif sauf si l'on construit un viseur spécifique au sténopé.
- les images ne peuvent être très nettes, car, même avec une très petite ouverture, les rayons lumineux issus de chacun des points de l’objet à photographier (passant à travers l’ouverture faite dans la paroi de la boîte et tombant sur la couche sensible), ne convergent pas en un point, mais produisent un « cercle de dispersion ", c'est à dire qu'un point va donner un tache plus importante sur la surface sensible (voir shéma ci-dessous).Ce sont ces inconvénients qui font l'intérêt de la photographie au sténopé.
Cependant, il existe une profondeur de champ infinie qui permet que tout les objets présents à l'endroit photographié, qu'il soit un n'importe quel distance de la boite noire, soient tous nets sur la surface sensible (la pellicule photographique).

Le trou est la partie la plus importante du sténopé, c'est sont "objectif". En effet, c'est le trou qui influencera en premier le résultat. Pour avoir une bonne image il doit être : 
- fait dans une matière fine (nous avons utilisé de l'aluminium de cannette)
- de forme parfaitement circulaire
- pas trop grand sinon l'image sera floue
Une question souvent posée concerne la taille de ce trou. Il existe de nombreuses formules pour la calculer. En effet, en effectuant une recherche rapide, nous en avons trouvé plusieurs.

Selon Penate: D= 0,03679 x √f  

Selon Ilfort: D= 0.0403 x √f

Selon Matt Young: D= 0.047x √f

Selon Jules Combes: D= 0.056 x √f

* D : diamètre du trou (mm)
* C : constante
* f : distance focale ou la distance du trou à la surface sensible (mm)

Ce qui donne avec la focale de 105mm de notre grand sténopé:

0.37mm selon Penate

0.41mm selon Ilfort

0.48 selon Matt Young

0.57mm selon Jules Combes

Il est bien sur impossible de réaliser précisément de tels diamètres avec notre matétriel c'est pour cela que nous avons réalisé plusieurs trous grace à différentes épingles de couture dans des morceaux d'aluminium dépoupé dans des canettes que nous avons ensuite ponçés.Nous avons pu connaitre leur taille grace à la diffraction de la lumière réalisé grace à un laser mais le procédé le plus fiable est de projecter nos "trous" dont la taille est alors agrandi dix fois et dont la qualité peut être controlée.Nous avons remarqué que les "trous" ponçés sont de mauvaise qualité car leur bords ne sont pas lissent. On peut voir que la qualité des sténopés est trés importante pour l'obtention d'une bonne photo sur ces clichés suivants.
Cependant notre expérience personnelle montre que ce paramètre n'est pas fondamental. L'important est de faire un trou ni trop petit ni trop grand (entre 0.3 et 0.8 mm) et le plus rond possible.